S. m. (Mythologie) nom donné par les anciens peuples du Nord au démon. Suivant leur mythologie Loke était le calomniateur des dieux, l'artisan des tromperies, l'opprobre du ciel et de la terre. Il était fils d'un géant, et avait une femme nommée Signie. Il en eut plusieurs fils ; il eut aussi trois enfants de la géante Angerbode, messagère des malheurs ; savoir le loup Fenris, le grand serpent de Midgard, et Hela le mort. Loke faisait une guerre éternelle aux dieux, qui le prirent enfin, l'attachèrent avec les intestins de son fils, et suspendirent sur sa tête un serpent dont le venin lui tombe goutte à goutte sur le visage. Cependant Signie sa femme est assise auprès de lui, et reçoit ces gouttes dans un bassin qu'elle Ve vider ; alors le venin tombant sur Loke, le fait hurler et frémir avec tant de force, que la terre en est ébranlée. Telle était, suivant les Goths, la cause des tremblements de terre. Loke devait rester enchainé jusqu'au jour des ténébres des dieux. Voyez l'Edda des Islandais.
(Mythologie) divinité romaine, qu'on invoquait à la guerre. Il n'en est parlé que dans Tite-Live, liv. VIII. et ce qu'il en dit ne nous rend pas trop savants. Cet historien rapporte qu'après un combat contre les Volsques, le consul qui commandait l'armée des Romains, consacra à la déesse Lua les armes des morts qui se trouvèrent sur le champ de bataille. Loméier infère de-là, dans son savant traité de lustrationibus Gentilium, cap. iv, qu'il était d'usage de faire des expiations après un combat, et que l'offrande des armes des morts se fit par le consul, pour expier son armée du sang humain répandu. Selon ce système, Lua était la déesse des expiations, du moins son nom le désignerait assez clairement ; il est tiré de luere, expier. (D.J.)
S. f. (Mythologie) nom que la fable donne à une femme qui suivit Rhéa, et à qui Jupiter confia l'éducation de Bacchus. Ce nom se donnait encore quelquefois à Rhéa même, surtout en Lydie, où on lui sacrifiait un taureau sous ce nom. Diction. de Trévoux.
S. m. (Mythologie) divinité des anciens Germains. Ils célébraient par des chansons, entr'autres le dieu Tuiston, et son fils appelé Man, qu'ils reconnaissaient pour les auteurs de la nation, et les fondateurs de l'état. Ils ne les représentaient point comme des hommes, et ne les enfermaient point dans les temples ; les bois et les forêts leur étaient consacrés, et cette horreur secrète qu'inspire le silence et l'obscurité de la nuit, servait à ces peuples d'une divinité inconnue. (D.J.)
S. f. (Mythologie) divinité romaine qui présidait particulièrement à la naissance des enfants, office que les Grecs donnaient à Hécate ; c'est la même que Genita-Mana. Voyez ce mot.