DII, (Mythologie) Les dieux appelés Nixii étaient invoqués à Rome par des femmes du peuple pour les soulager dans les douleurs de l'enfantement. L'origine de ces dieux est dû., selon les apparences, à trois statues agenouillées, et dans la posture d'accoucheuses, que Festus dit qu'on voyait au capitole dans la chapelle de Minerve. Ces statues avaient été apportées de Syrie, après la défaite d'Antiochus par les Romains. (D.J.)
OTHEN, ou VODEN, s. m. (Mythologie) c'est ainsi que les anciens Celtes qui habitaient les pays du nord, appelaient le plus grand de leurs dieux, avant que la lumière de l'évangîle eut été portée dans leur pays. On croit que dans les commencements les peuples du septentrion n'adoraient qu'un seul Dieu, suprême auteur et conservateur de l'univers. Il était défendu de le représenter sous une forme corporelle, on ne l'adorait que dans les bois ; de ce Dieu souverain de tout, étaient émanés une infinité de génies ou de divinités subalternes, qui résidaient dans les éléments, et dans chaque partie du monde visible qu'ils gouvernaient sous l'autorité du Dieu suprême. Ils faisaient à lui seul des sacrifices, et croyaient lui plaire, en ne faisant aucun tort aux autres, et en s'appliquant à être braves et intrepides. Ces peuples croyaient à une vie à venir ; là des supplices cruels attendaient les mécans, et des plaisirs ineffables étaient réservés pour les hommes justes, religieux et vaillans. On croit que ces dogmes avaient été apportés dans le nord par les Scythes. Ils s'y maintinrent pendant plusieurs siècles : mais enfin ils se lassèrent de la simplicité de cette religion. Environ soixante-dix ans avant l'ère chrétienne, un prince scythe, appelé Odin, étant venu faire la conquête de leur pays, leur fit prendre des idées nouvelles de la divinité, et changea leurs lais, leurs mœurs et leur religion. Il parait même que ce prince asiatique fut dans la suite confondu avec le Dieu suprême qu'ils adoraient auparavant, et à qui ils donnaient aussi le nom d'Odin. En effet ils semblent avoir confondu les attributs d'un guerrier terrible et sanguinaire et d'un magicien, avec ceux d'un Dieu tout puissant, créateur et conservateur de l'univers. On prétend que le véritable nom de ce scythe était Sigge, fils de Tridulphe, et qu'il prit le nom d'Odin, qui était le nom du Dieu suprême des Scythes, dont il était peut-être le pontife. Par-là il voulut peut-être se rendre plus respectable aux yeux des peuples qu'il avait envie de soumettre à sa puissance. On conjecture que Sigge ou Odin quitta la Scythie ou les Palus méotides au temps où Mithridate fut vaincu par Pompée, à cause de la crainte que cette victoire inspira à tous les alliés du roi de Pont. Ce prêtre conquérant quitta sa patrie ; il soumit une partie des peuples de la Russie ; et voulant se faire un établissement au septentrion de l'Europe, il se rendit maître de la Saxe, de la Westphalie et de la Franconie, et par conséquent d'une grande portion de l'Allemagne, où l'on prétend que plusieurs maisons souveraines descendent encore de lui. Après avoir affermi ses conquêtes, Odin marcha vers la Scandinavie par la Cimbrie, le pays de Holstein. Il bâtit dans l'île de Fionie la ville d'Odensée, qui porte encore son nom : de-là il étendit ses conquêtes dans tout le nord. Il donna le royaume de Danemark à un de ses fils. Le roi de Suède Gulfe se soumit volontairement à lui, le regardant comme un dieu. Odin profita de sa simplicité, et s'étant emparé de son royaume, il y exerça un pouvoir absolu, et comme souverain, et comme pontife. Non content de toutes ces conquêtes, il alla encore soumettre la Norvège. Il partagea tous ses royaumes à ses fils, qui étaient, dit-on, au nombre de vingt-huit, et de trente-deux, selon d'autres. Enfin, après avoir terminé ces exploits, il sentit approcher sa fin : alors ayant fait assembler ses amis, il se fit neuf grandes blessures avec une lance, et dit qu'il allait en Scythie prendre place avec les dieux à un festin éternel, où il recevrait honorablement tous ceux qui mouraient les armes à la main. Telle fut la fin de ce législateur étonnant, qui, par sa valeur, son éloquence et son enthousiasme, parvint à soumettre tant de nations, et à se faire adorer comme un dieu.
S. f. (Mythologie) c'est la même déesse que Rhéa, femme de Saturne, et les anciens adoraient sous ce nom la terre, à cause de sa fécondité. On représentait Ops comme une matrone vénérable, qui tendait la main droite, c'est-à-dire, offrait son secours à tout le monde, et de la gauche elle distribuait du pain aux malheureux. Ceux qui lui sacrifiaient étaient assis pendant le sacrifice pour marquer la stabilité de la déesse. Elle avait un temple à Rome, que lui voua T. Tatius, rois des Sabins ; c'était dans ce temple qu'était le trésor. César y mit jusqu'à sept cent millions de sesterces, ce qui faisait plus de soixante-dix-millions de notre monnaie. Antoine distribua cet argent à ses amis et à ses créatures. Jugez par-là combien il enrichit de gens tout d'un coup. Nous n'avons point d'idée de pareilles profusions. (D.J.)
S. m. (Mythologie) dieu des enfers, que les poètes prennent assez souvent pour l'enfer même. C'est ainsi que dans Virgile, Géorg. IV. Caron est appelé portitor orci, le nocher des enfers. Orcus avait un temple à Rome, dans le dixième quartier de la ville, sous le nom d'orcus quietatis, le dieu qui donne le repos à tout le monde. Les cyclopes firent présent à Pluton d'un casque qui le rendait invisible ; c'est ce célèbre casque que les Latins nommèrent orci galea.
S. m. (Mythologie) ce mot s'écrit encore Otin et Odin, nom propre d'un dieu des anciens Danois. Leurs principaux dieux étaient Othin, Thor et Freyus ; c'étaient de grands hommes ou des conquérants qu'on avait mis au nombre des dieux, comme Sturlaesonius l'a prouvé. Voyez aussi Bartholin, Antiquit. Danicae, et Saxo-Grammaticus, Histoire Dan. (D.J.)