S. m. (Mythologie) nom d'une idole des Moabites ; d'autres l'appellent Chemosh : Vossius dit que c'est le Comus des Grecs et des Romains : Bochard le confond avec leur Mercure, sur des conjectures érudites que nous ne manquerions pas de rapporter, si nous voulions donner un exemple de ce que la multitude des connaissances fournit de combinaisons singulières à l'imagination, et de ce qu'on ne parviendrait pas à démontrer par cette voie. Ce souverain des Hébreux qui eut une sagesse à l'épreuve de tout, hors des femmes, Salomon, eut la complaisance pour une de ses maîtresses moabite, d'élever des autels à Chamos. Il y en a qui croient que ce Chamos est le même que Moloch : sentiment qui diffère beaucoup de l'opinion de Nicétas, qui prétend que l'idole Chamos était une figure de Venus.
S. m. (Mythologie) ce terme vient, à ce qu'on prétend, par antiphrase de , gaudeo, je me réjouis ; parce qu'il n'y a rien de moins réjouissant que d'aller trouver Charon. Il était fils de l'Erebe et de la Nuit, et par conséquent frère du Chaos. Voyez CHAOS. On en a fait un dieu, quoique ce ne fût qu'un batelier chargé de passer les morts sur l'Achéron. Voyez ACHERON. On lui avait assigné une obole pour droit de péage ; cette pièce qu'on mettait dans la bouche des morts, s'appelait naulé, et ce tribut dinaqué. Les généraux athéniens curieux d'être reconnus jusque sur le Styx pour des hommes de distinction, ordonnaient qu'on leur mit dans la bouche une pièce plus considérable que l'obole. Les habitants d'Hermioné voisins de l'entrée des enfers, se prétendaient exemts de ce tribut. Il était défendu à Charon de prendre sur sa barque aucun vivant. Ulisse, énée, Orphée, Thésée, Pirithous et Hercule furent cependant exceptés de cette loi : mais on dit que Charon fut enchainé pendant un an et sévèrement puni pour avoir descendu ce dernier aux enfers, de son autorité privée. Il n'admettait pas indistinctement tous les morts sur son bord ; il fallait avoir reçu les honneurs de la sépulture ; sans cet avantage on errait cent ans sur les rives de l'Achéron. Charon écartait les âmes empressées de passer, à grands coups d'aviron. Le vieillard inflexible et sévère laissait tomber ses coups sur le pauvre et sur le riche, sur le sujet et sur le monarque, sans aucune acception ; il ne reconnaissait personne : en effet, un homme comme un autre est un prince tout nud. Il parait aux mumies qu'on tire des sables d'égypte, que les habitants de ce pays étaient très-religieux observateurs de la coutume de mettre une pièce dans la bouche des morts ; c'est aussi à un usage établi dans la même contrée qu'on attribue toute la fable de Charon. On dit que les morts de Memphis étaient transportés autrefois au-delà du Nil dans un petit bateau appelé baris, et par un batelier dont le nom était Charon, à qui l'on payait le passage.
(Mythologie) surnom que les Romains donnaient à Junon, et sous lequel ils l'invoquaient en faveur des jeunes mariées, lorsqu'on leur ôtait la ceinture de virginité la première nuit de leur nôce. Cinxia vient de Cingo.
S. f. (Mythologie) était, selon quelques-uns, la déesse des grilles et des serrures ; elle avait à Rome un temple en commun avec Apollon sur le mont Quirinal. Clatra n'était, selon d'autres, qu'un surnom d'Isis.
(Mythologie) surnom de Diane, ainsi appelée de Cnagéus, qui conduit à Phidna par Castor et Pollux, séduisit la prêtresse de Diane, et l'enleva avec la statue de la déesse.