S. m. (Mythologie) c'est le nom que la Mythologie des anciens Celtes, Scandinaves ou Goths, donne à un séjour de délices, destiné pour ceux qui périssaient dans les combats ; valhalla était le palais du dieu Odin ; les plaisirs dont on y jouissait étaient conformes aux idées guerrières de ces peuples avides de combats. Ils supposaient donc que ceux qui étaient admis dans le valhalla, avaient tous les jours le plaisir de s'armer, de passer en revue, de se ranger en ordre de bataille, et de se tailler en pièces les uns les autres ; mais dès que l'heure du festin était venue, les héros retournaient dans la salle d'Odin, parfaitement guéris de leurs blessures ; là ils se mettaient à boire et à manger ; leur boisson était de la bière et de l'hydromel, qu'ils buvaient dans les crânes des ennemis qu'ils avaient tués, et qui leur était versée par des nymphes appelées valkyries. On voit combien une pareille doctrine était propre à inspirer le courage et le désir d'une mort glorieuse dans les combats, à ces peuples qui ont conquis la plus grande partie de l'Europe.
S. f. pl. (Mythologie) ou les filles de Minyas nées à Thèbes : elles refusèrent de se trouver à la célébration des Orgies, soutenant que Bacchus n'était pas fils de Jupiter. Pendant que tout le monde était occupé à cette fête, elles seules continuèrent à travailler, sans donner aucun repos à leurs esclaves, marquant par-là, dit Ovide, le mépris qu'elles faisaient du fils de Sémélé, et de ses jeux sacrés. Mais tout d'un coup, elles entendent un bruit confus de tambours, de flutes et de trompettes ; une odeur de myrrhe et de safran s'exhale dans leur chambre ; la toîle qu'elles faisaient se couvre de verdure, et pousse des pampres, et des feuilles de lierre. Le fil qu'elles venaient d'employer, se convertit en ceps chargés de raisins ; et ces raisins prennent la couleur de pourpre, qui était répandue sur tout leur ouvrage. Un bruit terrible ébranle la maison ; elle parut à l'instant remplie de flambeaux allumés, et de mille autres feux, qui brillaient de toutes parts. Les Minéïdes effrayées veulent en vain se sauver ; pendant qu'elles cherchent à se réfugier dans les endroits les plus secrets, une membrane extrêmement déliée couvre leur corps, et des ailes fort minces s'étendent sur leurs bras. Elles s'élèvent en l'air par le moyen de ces ailes sans plumes, et s'y soutiennent ; elles veulent parler, une espèce de murmure plaintif est toute la voix qui leur reste pour exprimer leurs regrets ; en un mot, elles sont changées en chauve-souris. C'est le conte d'Ovide ; voici comme la Fontaine en embellit la fin.
S. f. (Mythologie) Il parait par le Plutus d'Aristophane qu'elle avait été personnifiée et mise au rang des dieux. Les habitants de Gadara l'honoraient d'un culte particulier, parce qu'ils la regardaient comme la mère de l'Industrie et de tous les arts. Platon lui donne l'amour pour fils ; Plaute la fait fille de la débauche, parce que ceux qui s'y livrent aboutissent assez souvent à la pauvreté. (D.J.)
& PILUMNUS, (Mythologie) étaient deux frères fils de Jupiter et de la nymphe Garamantis. Le premier avait inventé l'usage de fumer les terres, d'où il fut nommé Sterquilinus ; et Pilumnus trouva l'art de moudre le blé, c'est pourquoi il était honoré particulièrement par les meuniers. Comme tous deux présidaient aux auspices qu'on prenait pour les mariages, on dressait pour eux des lits dans les temples, à la naissance d'un enfant ; et lorsqu'on le posait par terre, on le recommandait à ces deux divinités, de peur que le dieu Sylvain ne lui nuisit.