S. m. (Histoire ancienne) nom que les rois de Perse ont longtemps porté dans l'antiquité ; ce nom venait d'un roi persan très-révéré, dont il était le nom propre. Un souverain est bien vain d'oser prendre le nom d'un prédécesseur illustre ; conçoit-il la tâche qu'il s'impose ? la comparaison continuelle qu'on fera de lui avec celui dont il porte le nom ? Mais ce n'est pas la vanité des rois qui leur fait prendre un titre si incommode, et qui leur prescrit leur devoir chaque fois qu'on leur prononce, ou qu'on leur reproche d'y manquer ; c'est la bassesse des peuples qui le leur donne ; ou si ce n'est pas leur bassesse, mais une invitation honnête faite au prince de leur restituer l'homme chéri, le bon maître qu'ils ont perdu ; je les loue de ce moyen, quoiqu'il leur réussisse assez mal. Ce qui me fâche, c'est que l'avenir projetant les siècles les uns sur les autres, réduisant à rien la distance qui les sépare, le nom célèbre d'un homme de bien se trouve déshonoré par la multitude des méchants qui l'ont osé prendre après lui ; un seul homme est chargé de l'iniquitté d'une infinité d'autres. Les rois de Perse s'appelaient palibotres, comme les rois d'Egypte Pharaon, comme les rois de France aujourd'hui Louis.
(Histoire ancienne) nation qui faisait partie de celle des Goths ; elle descendait des Scandinaves, et habitait la partie orientale de la Suède bornée par la mer Baltique, qui s'appelle encore aujourd'hui Ostrogothie ou Gothie orientale. Ce peuple partit de-là pour aller faire des conquêtes et s'établit d'abord en Poméranie ; de-là les Ostrogoths allèrent vers l'orient et se rendirent maîtres d'une partie de la Sarmatie ou Scythie, et du pays qui est entre le Danube et le Borysthène, connu aujourd'hui sous le nom de Podolie, où ils furent vaincus par les Huns, qui les forcèrent de quitter leur pays et d'aller chercher des établissements en Thrace. De-là ils firent des incursions fréquentes sur les terres de l'Empire romain. Enfin, l'an 488. de J. C. ils marchèrent sous la conduite de leur roi Théodoric, et après avoir défait Odoacre qui avait pris le titre de roi d'Italie, ils s'emparèrent de ce pays, dont Théodoric fut reconnu souverain par les empereurs de Constantinople. Ce conquérant adopta les lois romaines, et gouverna ses conquêtes avec beaucoup de sagesse et de gloire. La puissance des Ostrogoths se maintint en Italie jusqu'à l'an 553, où Totila leur dernier roi fut tué dans une bataille qui décida du sort de son royaume, qui fut de nouveau réuni à l'empire romain par le fameux Narsès, sous le règne de l'empereur Justinien.
S. m. (Histoire ancienne) officier du gymnase chez les anciens, dont les fonctions se bornaient à enseigner mécaniquement aux jeunes gens les exercices du corps : c'est ce que nous appellerions un prevôt de salle. Les anciens auteurs confondent quelquefois le paedotriba avec le gymnaste, mais Galien établit entr'eux cette différence, que le gymnaste joignait à la science des exercices un discernement exact de toutes leurs propriétés par rapport à la santé ; au lieu que le paedotriba, peu inquiet sur ce dernier article, bornait ses connaissances au détail mécanique de ces mêmes exercices, et ses soins à former de bons athletes ; c'est pourquoi Galien compare le gymnaste à un médecin, ou à un général qui prescrivent avec connaissance de cause, et le paedotriba à un cuisinier, ou à un soldat qui se contentent d'exécuter sans rien approfondir. Mém. de l'acad. tome premier.
S. m. (Histoire ancienne) inspecteur établi sur les ports pour que l'entrée n'en fût point ouverte aux pirates, et qu'il n'en sortit point de provisions pour l'ennemi. Ils étaient à la nomination des décurions, et devaient être des hommes libres. Le mot de limenarque est composé de limon, porte, et de archos, préfet.
subst. m. (Histoire ancienne) espèce d'athlete chez les anciens. Il tenait d'une main un filet ou un piege dans lequel il tâchait d'embarrasser ou d'entortiller son antagoniste, et dans l'autre main un poignard pour le tuer. Voyez ATHLETE. Le mot dérive du latin laqueus, filet, corde nouée. LAQUE. Voyez LACQUE.