ou CONSENTIENNES, adject. pris subst. (Mythologie) fêtes instituées à l'honneur des dieux consentes, par plusieurs familles ou compagnies qui, concourant à la solennité de ces fêtes à frais communs, marquaient la vénération particulière qu'elles portaient à ces divinités. Il parait qu'on ne s'est pas contenté de trouver un seul fondement au nom de ces fêtes, et qu'on a voulu qu'elles s'appelassent consenties, parce qu'il y avait société de dieux et société d'adorateurs.
adj. pris sub. (Mythologie) mystères de Cotytto déesse de la débauche. Son culte passa de la Thrace dans Athènes. Alcibiade s'y fit initier ; et il en couta la vie à Eupolis pour avoir plaisanté sur cette initiation. Les mystères abominables de Cotytto se célébraient avec un secret impénétrable. Il est inconcevable qu'on en vienne jusqu'à croire honorer les dieux par des actions, qu'on ne cache avec tant de soin que parce qu'on les regarde comme déshonnêtes et déshonorantes aux yeux des hommes.
S. f. pl. (Mythologie) fêtes instituées en l'honneur des Graces que les Grecs nommaient Charites. Une des particularités de ces fêtes, c'était de danser pendant toute la nuit ; celui qui résistait le plus longtemps à cette fatigue et au sommeil, obtenait pour prix un gâteau de miel et d'autres friandises que l'on nommait charisia.
adj. pris subst. (Mythologie) surnom donné à Bacchus ; soit du Grec , crier, parce que dans ses mystères les Bacchantes jetaient de grands cris ; soit d'une sorte de chaussure Lydienne nommée bassareum. On donnait aussi aux prêtresses de ce dieu le titre de bassarides, que l'ancien scholiaste tire d'une robe ou vêtement qui allait jusqu'aux talons, et que les Africains et les Thraces appelaient bassyris et bassara. Mais Bochart dans son Chanaana, liv. I. ch. XVIIIe dit que ce mot vient de l'hébreu bassar, qui signifie la même chose que le des Grecs, qui veut dire vendanger ; étymologie qui vaut bien les deux précédentes. (G)
S. m. pl. (Mythologie) monstres de la fable moitié hommes et moitié chevaux : elle les a fait naître d'Ixion et d'une nuée. Ceux qui prétendent trouver un sens à toutes les visions de la crédule antiquité, disent que les centaures étaient des peuples qui habitaient la contrée de la Thessalie voisine du mont Pélion, qu'ils domptèrent les premiers chevaux ; et que comme avant eux l'on n'avait point encore Ve d'hommes à cheval, on prit l'homme et le cheval sur lequel il était monté, pour un seul et même animal. Quoi qu'il en soit de cette explication, il est certain que le centaure Chiron, précepteur d'Achille, n'était qu'un excellent écuyer. Ceux des centaures qui assistèrent aux noces de Pirithous et de Déidamie s'y querellèrent avec les Lapithes, qu'Hercule vengea en chassant les centaures de la Thessalie. Y a-t-il eu vraiment des centaures, ou ces monstres sont-ils fabuleux ? c'est ce qu'il n'est point facîle de décider. Plutarque dit qu'on en présenta un qui venait de naître d'une cavale, aux sept sages ; Pline, qu'il en a Ve un qu'on avait apporté d'Egypte à Rome, embaumé à la manière du pays ; S. Jérome, que S. Antoine rencontra un hippocentaure dans le désert, etc. Si l'on veut décider la question par l'histoire naturelle, on trouvera dans un grand nombre d'animaux qui proviennent du mélange de deux espèces, des raisons suffisantes pour admettre la possibilité des centaures, des faunes, etc. Quand à la manière fabuleuse dont il naquirent d'Ixion et de la nuée, on la raconte de plusieurs manières différentes : les uns prétendent qu'Ixion devenu amoureux de Junon à la table de Jupiter, osa déclarer sa passion à la déesse ; et que Jupiter loin de s'offenser de cette témérité, offrit aux embrassements d'Ixion une nuée formée à la ressemblance de Junon, de laquelle naquit un centaure : d'autres disent qu'Ixion ayant engagé par l'espoir de la récompense, de jeunes Thessaliens d'un village voisin de la montagne appelée Nephelé ou Nuée, à combattre des taureaux qui ravageaient la campagne autour du mont Pélion, le nom de la montagne, et le succès des jeunes gens contre les taureaux, donnèrent lieu à la fable d'Ixion et des centaures : enfin Tzetzes assure que le Jupiter dont Ixion aima la femme, était un roi de Thessalie qui eut la condescendance pour la passion d'Ixion, non de lui ceder sa femme, mais de lui substituer une de ses filles d'honneur appelée Nephelé, de laquelle naquit un fils appelé Imbrus, et surnommé dans la suite centaure, de , piquant, et de , queue. D'autres donnent pour étymologie , pungère tauros ; parce que, dit-on, les centaures étaient des gardes du Roi de Thessalie, qui ramenèrent à l'étable des taureaux qui s'étaient enfuis et effarouchés.