S. m. pl. (Mythologie) monstres de la fable moitié hommes et moitié chevaux : elle les a fait naître d'Ixion et d'une nuée. Ceux qui prétendent trouver un sens à toutes les visions de la crédule antiquité, disent que les centaures étaient des peuples qui habitaient la contrée de la Thessalie voisine du mont Pélion, qu'ils domptèrent les premiers chevaux ; et que comme avant eux l'on n'avait point encore Ve d'hommes à cheval, on prit l'homme et le cheval sur lequel il était monté, pour un seul et même animal. Quoi qu'il en soit de cette explication, il est certain que le centaure Chiron, précepteur d'Achille, n'était qu'un excellent écuyer. Ceux des centaures qui assistèrent aux noces de Pirithous et de Déidamie s'y querellèrent avec les Lapithes, qu'Hercule vengea en chassant les centaures de la Thessalie. Y a-t-il eu vraiment des centaures, ou ces monstres sont-ils fabuleux ? c'est ce qu'il n'est point facîle de décider. Plutarque dit qu'on en présenta un qui venait de naître d'une cavale, aux sept sages ; Pline, qu'il en a Ve un qu'on avait apporté d'Egypte à Rome, embaumé à la manière du pays ; S. Jérome, que S. Antoine rencontra un hippocentaure dans le désert, etc. Si l'on veut décider la question par l'histoire naturelle, on trouvera dans un grand nombre d'animaux qui proviennent du mélange de deux espèces, des raisons suffisantes pour admettre la possibilité des centaures, des faunes, etc. Quand à la manière fabuleuse dont il naquirent d'Ixion et de la nuée, on la raconte de plusieurs manières différentes : les uns prétendent qu'Ixion devenu amoureux de Junon à la table de Jupiter, osa déclarer sa passion à la déesse ; et que Jupiter loin de s'offenser de cette témérité, offrit aux embrassements d'Ixion une nuée formée à la ressemblance de Junon, de laquelle naquit un centaure : d'autres disent qu'Ixion ayant engagé par l'espoir de la récompense, de jeunes Thessaliens d'un village voisin de la montagne appelée Nephelé ou Nuée, à combattre des taureaux qui ravageaient la campagne autour du mont Pélion, le nom de la montagne, et le succès des jeunes gens contre les taureaux, donnèrent lieu à la fable d'Ixion et des centaures : enfin Tzetzes assure que le Jupiter dont Ixion aima la femme, était un roi de Thessalie qui eut la condescendance pour la passion d'Ixion, non de lui ceder sa femme, mais de lui substituer une de ses filles d'honneur appelée Nephelé, de laquelle naquit un fils appelé Imbrus, et surnommé dans la suite centaure, de , piquant, et de , queue. D'autres donnent pour étymologie , pungère tauros ; parce que, dit-on, les centaures étaient des gardes du Roi de Thessalie, qui ramenèrent à l'étable des taureaux qui s'étaient enfuis et effarouchés.



CENTAURE, centaurus, en Astronomie, constellation de l'hémisphère méridional, représentée par une figure moitié homme et moitié cheval, et qui d'ordinaire se joint au loup. Voyez LOUP. (O)

Les étoiles de cette constellation sont au nombre de dix-neuf dans le catalogue de Ptolemée ; au nombre de quatre dans celui de Tycho, et au nombre de treize dans le catalogue anglais.