S. m. (Histoire moderne) titre que l'on donne chez les Turcs à tous les gouverneurs des provinces ; on le donne aux vizirs, bachas, begs. Alem est un large étendart porté sur un bâton, surmonté d'un croissant ou d'une demi-lune. Le tabl est un tambour. Les gouverneurs sont toujours précédés de ces choses.
ou SERASKIER, s. m. (Histoire moderne) c'est le nom que les Turcs donnent à leurs généraux, ou à ceux qui commandent en chef leur armée ; ils leur donnent aussi le nom de bachbog, chef ou général. On choisit le séraskier parmi les bachas à deux ou trois queues ; mais si le séraskier n'a que l'honneur des deux queues, on ne souffre point de bacha à trois queues dans son armée, parce que ce serait à lui que le commandement appartiendrait. Un séraskier n'est tenu que de communiquer ses plans aux autres officiers généraux, mais il n'est point obligé de suivre leur avis, et son pouvoir est arbitraire ; il cesse aussitôt que la campagne est finie. Le bacha de Silistrie porte toujours le titre de séraskier, parce qu'il est obligé de veiller à la sûreté des frontières, du côté de la Pologne. Voyez Cantemir, hist. ottom.
(Histoire moderne) peuples de la Morée ; ce sont les descendants des anciens Lacédémoniens, et ils conservent encore aujourd'hui l'esprit de bravoure qui donnait à leurs ancêtres la supériorité sur les autres Grecs. Ils ne sont guère que 10 à 12 mille hommes, qui ont constamment résisté aux Turcs, et n'ont point encore été réduits à leur payer tribut. Le canton qu'ils habitent est défendu par les montagnes qui l'environnent. Voyez Cantemir, histoire ottomane.
S. m. (Histoire moderne) c'est le nom sous lequel on désigne le souverain d'une nation de négres d'Afrique, appelée les foulis ; contre l'ordinaire des rois de ces climats, il gouverne avec la plus grande modération, ses lois paraissent dictées par l'amour du bien public, et il n'est, pour ainsi dire, que l'organe de sa nation ; cela n'empêche point que son autorité ne soit très-respectée et très-étendue ; les peuples se soumettent avec joie à des volontés qui tendent à leur bonheur. Le siratick a sous lui un grand officier, qui est pour ainsi dire le lieutenant général du royaume, qui commande à d'autres officiers, ces derniers sont tenus de fournir un certain contingent en cavalerie et en infanterie, sur le premier ordre qu'on leur donne ; ils sont payés sur le prix qui résulte de la vente des prisonniers de guerre, et de ceux qui refusent de servir le roi ou la patrie ; ce droit est fondé sur les lois primitives de l'état, qu'il n'est point permis au siratick de changer, quoiqu'il ouvre la porte à des oppressions sans nombre. La dignité de siratick ne passe point aux enfants, mais aux frères du roi défunt, ou bien à leur défaut, au fils de sa sœur ; usage qui est établi chez presque tous les négres.