malum mortuum, (Médecine) espèce de lepre, que les Médecins appelèrent de ce nom, dans le temps qu'elle regnait en Europe, parce qu'elle rendait le corps livide, &, pour ainsi dire, mortifié par des ulcères noirs, sordides, crouteux, sans sentiment, sans douleur et sans pus, se formant spécialement aux hanches et aux jambes, et provenant d'une dépravation excessive du sang et des sucs nourriciers. (D.J.)
(Médecine) mot grec dérivé de , je mords, et employé par différents auteurs pour désigner une sensation desagréable, plus forte que la démangeaison, et fort analogue à celle qui est l'effet d'une morsure. C'est dans ce sens général que van-Helmont l'emploie ; Dioscoride l'applique aussi à une affection des reins où le malade ressentait cette espèce de douleur, il dit qu'alors les reins étaient , comme mordus. Hippocrate, suivi en cela par le plus grand nombre de médecins, restreint le nom d'odaxisme à cette démangeaison vive et quelquefois douloureuse que les enfants éprouvent aux gencives, lorsqu'elles sont un peu percées et déchirées par les dents qui font effort pour sortir : pendant la dentition, dit-il, non-seulement il y a odaxisme, mais encore il survient des convulsions, etc. aphorism. 25. lib. III. d'où il parait que ce mot seul signifie une affection des gencives, que presque tous les auteurs ont rendu par démangeaison.
S. m. (Histoire naturelle, Médecine) maladie singulière, assez connue en Sibérie. Elle se manifeste par un abscès, dans lequel le pus ou la matière se change comme en un peloton de cheveux. M. Gmelin dit avoir Ve des personnes qui l'ont assuré qu'il leur était sorti comme des flocons de cheveux de ces abscès. Il présume que cette maladie et ces abscès viennent de petits vers aussi fins que des cheveux, d'un blanc sale, et qui ont sur le dos une raie brune, dont la bouche est conformée comme celle des sangsues ; les eaux de ce pays sont remplies de ces sortes de vers, qui quand on Ve se baigner, s'insinuent entre cuir et chair, et s'y multiplient à la fin considérablement. Le remède que les gens du pays emploient contre cette maladie, est de faire baigner le malade dans la lessive chaude, dans laquelle on a mis de l'anserine, (anserina.) Gmelin, voyage de Sibérie.
S. m. (Médecine) c'est un mot chinois qui a passé en Médecine, par lequel on désigne une espèce de cholera morbus qui est fréquente à la Chine, à Goa, et dans le Brésil, où on l'appelle mordechi. Cette maladie se déclare brusquement par des vomissements continuels bilieux, par des diarrhées de même nature, auxquels se joignent une fièvre aiguë, soif immodérée, délire, douleur de tête, inquiétudes, etc. Les urines sont pendant tout le cours de la maladie, ardentes, rouges, limpides, le pouls fort roide et inégal. Il est à remarquer que ce caractère du pouls, tel que Dellon dit l'avoir observé (voyage dans les Indes orient. ann. 1689), est exactement le même que celui que l'auteur des recherches sur le pouls dit précéder, désigner et accompagner les excrétions ventrales, le vomissement et la diarrhée. Voyez POULS. Et ce n'est pas la seule occasion, comme je crois l'avoir fait apercevoir ailleurs, où l'on voit des observations antérieures exactes et bien détaillées, quadrer parfaitement avec les classes établies par cet illustre médecin ; et il ne manquerait pas d'observations postérieures plus conformes encore à cette méthode, et plus propres à confirmer et à éclaircir un point aussi intéressant, si l'on voulait voir sans préjugé et raconter sans politique.