ou LE CONTRE-AMOUR, s. m. (Mythologie) fils de Venus et de Mars. On dit que Venus se plaignant à Themis de ce que l'Amour restait toujours enfant, Themis lui répondit : et il restera tel, tant que vous n'aurez point d'autre fils. Sur cette réponse, la déesse galante écouta le dieu de la guerre ; le Contre-amour naquit, et le premier fils de Venus devint grand. Ils ont l'un et l'autre des ailes, un carquois et des flèches. On les a grouppés plusieurs fois : on les voit dans un bas-relief ancien, se disputant une branche de palmier. Pausanias parle d'une statue de l'Anteros, où ce dieu tenait deux coqs sur son sein, par lesquels il tâchait de se faire becqueter la tête. Il jouit des honneurs divins : les Athéniens lui élevèrent des autels. Cupidon fut le dieu de l'amour ; Anteros, le dieu du retour.
S. f. (Mythologie) plante dont il est fait mention dans Pline, à laquelle la fable a attribué la vertu de jeter la terreur parmi les armées, et de les mettre en fuite. C'est dommage que ce soit là une fable, et que les hommes ne puissent pas aller au combat avec des plantes à la main.
S. m. (Mythologie) divinité célèbre des Egyptiens. C'était un bœuf qui avait certaines marques extérieures. C'était dans cet animal que l'âme du grand Osiris s'était retirée : il lui avait donné la préférence sur les autres animaux, parce que le bœuf est le symbole de l'agriculture, dont ce prince avait eu la perfection tant à cœur. Le bœuf Apis devait avoir une marque blanche et carrée sur le front, la figure d'un aigle sur le dos, un nœud sous la langue en forme d'escarbot, les poils de la queue doubles, et un croissant blanc sur le flanc droit : il fallait que la genisse qui l'avait porté, l'eut conçu d'un coup de tonnerre. Comme il eut été assez difficîle que la nature eut rassemblé sur un même animal tous ces caractères, il est à présumer que les prêtres pourvoyaient à ce que l'Egypte ne manquât pas d'Apis, en imprimant secrètement à quelques jeunes veaux les marques requises ; et s'il leur arrivait de différer beaucoup de montrer aux peuples le dieu Apis, c'était apparemment pour leur ôter tout soupçon de supercherie. Mais cette précaution n'était pas fort nécessaire ; les peuples ne font-ils pas dans ces occasions tous leurs efforts pour ne rien voir ? Quand on avait trouvé l'Apis, avant que de le conduire à Memphis on le nourrissait pendant quarante jours dans la ville du Nil. Des femmes avaient seules l'honneur de le visiter et de le servir : elles se présentaient au divin taureau dans un deshabillé dont les prêtres auraient mieux connu les avantages que le dieu. Après la quarantaine on lui faisait une niche dorée dans une barque ; on l'y plaçait, et il descendait le Nil jusqu'à Memphis : là les prêtres l'allaient recevoir en pompe ; ils étaient suivis d'un peuple nombreux : les enfants assez heureux pour sentir son haleine, en recevaient le don des prédictions. On le conduisait dans le temple d'Osiris, où il y avait deux magnifiques étables : l'une était l'ouvrage de Psammeticus ; elle était soutenue de statues colossales de douze coudées de hauteur ; il y demeurait presque toujours renfermé ; il ne se montrait guère que sur un préau, où les étrangers avaient la liberté de le voir. Si on le promenait dans la ville, il était environné d'officiers qui écartaient la foule, et de jeunes enfants qui chantaient ses louanges.