S. m. (Histoire moderne, Politique) c'est le titre que l'on donne en Pologne au primat du royaume, c'est-à-dire à l'archevêque de Gnesne, lorsque la mort du roi a laissé le trône vacant. Cet inter-roi a en quelque sorte un pouvoir plus étendu que les monarques de cette république jalouse de sa liberté. Sa fonction est de notifier aux cours étrangères la vacance du trône ; de convoquer la diete pour l'élection d'un nouveau roi ; d'expédier des ordres aux généraux, aux palatins, et aux starostes, pour veiller à la garde des forteresses, des châteaux, et des frontières de la république ; de donner des passe-ports aux ministres étrangers qui sont chargés de venir négocier, etc. Lorsque la diete de Pologne pour l'élection d'un roi est assemblée, le primat inter-roi expose à la noblesse les noms des candidats, et leur fait connaître leur mérite ; il les exhorte à choisir le plus digne ; et après avoir invoqué le ciel, il leur donne sa bénédiction : après quoi, les nonces procedent à l'élection. Le primat recueille les suffrages, il monte à cheval, et demande par trois fois si tout le monde est content, et alors il proclame le roi.
S. m. (Histoire moderne, Politique) c'est ainsi que l'on nomme en Pologne une espèce de confédération, qui a lieu quelquefois dans les dietes ou assemblées de cette nation tumultueuse. Lorsque les nobles craignent quelque chose de la part du roi ou du sénat, ils se lient par serment in caput et animam, de soutenir les intérêts de la patrie, et ils sont obligés en vertu de rokosz, de s'armer pour venir à son secours, ou plutôt pour la déchirer.
S. f. (Politique) avis de quelque événement vrai ou faux. C'est une vieille ruse politique qui trouve toujours des dupes, que de débiter et de répandre en temps de guerre de fausses nouvelles en faveur de son pays. Stratoclès ayant appris que les Athéniens avaient perdu une bataille navale, se hâta de prévenir les porteurs d'une si triste nouvelle, se couronna de fleurs, et publia de tous côtés dans Athènes, que l'on venait de remporter une victoire signalée. Le peuple crédule courut en foule au temple, s'empressa de témoigner sa reconnaissance aux dieux par des sacrifices ; et le magistrat trompé par la voix publique, distribua des viandes à chaque tribu : mais au bout de deux jours le retour du débris de l'armée dissipa la joie, et la changea en fureur contre Stratoclès. On le cita, il comparut avec assurance, et de sang froid il répondit. Pourquoi vous plaindre de moi ? me ferez-vous un crime, de ce qu'en dépit de la fortune, j'ai su deux jours entiers vous donner les plaisirs de la victoire, et par mon artifice dérober tout ce temps à votre douleur ?