S. m. (Mythologie) fleuve de Phrygie, père de la belle Sangaride, qui fit oublier au jeune Attis les engagements qu'il avait avec Cybele, et fut cause de la mort de son amant. Pausanias fait Sangaride mère d'Attis, au lieu de son amante ; et rapporte un conte que l'on débitait à Pessinunte sur Sangaride. Cette nymphe ayant Ve le premier amendier que la terre eut produit, y cueillit des amandes, et les mit dans son sein. Aussi-tôt les amandes disparurent, et Sangaride se sentit grosse ; elle accoucha d'un fils que l'on exposa dans les bois, et qui fut nourri par une chèvre, il eut nom Attis. (D.J.)
SANGAR, (Géographie ancienne et moderne) Sangari, Sacari ou Zacari, ou Zagari, rivière de la Turquie, en Asie, dans la partie septentrionale de la Natolie. Elle vient de la province de Germian, et passant dans celle de Begsangil, elle s'y rend dans la mer noire. Le nom latin est Sangarius, selon Ptolémée, liv. V. ch. 1. et Arrien, l. I. de Alex. Hesychius dit Sagarius, et l'attribue à la Lydie et à la Phrygie. Elle est nommée Sagaris, , dans une médaille de Julia-Pia-Augusta. Stuckius remarque, que le scholiaste d'Apollonius l'appelle Sanga, , et Solin Sangaris.
Plutarque le géographe dit, Sagaris, fleuve de Phrygie ; il ajoute qu'il était auparavant nommé Xerabattes, par la raison que dans les grandes chaleurs de l'été, il est la plupart du temps à sec, on l'appela Sagaris, dit cet auteur, parce que Sagaris, fils de Myndon et d'Alexirhoé, ayant méprisé les mystères de Cybele, injuria les prêtres de cette déesse : Cybele pour le punir lui envoya une manie, dans les accès de laquelle il se jeta dans le fleuve de Xerabatte, qui changea alors de nom, pour prendre celui de cet homme.
M. de Tournefort, lettre XVII. tom. II. pag. 84. nomme cette rivière Ava ou Ayala. Il est surprenant, dit-il, que les Turcs aient reçu l'ancien nom de la rivière d'Ava, car ils l'appellent Sagari ou Sacari, et ce nom vient sans-doute de Sangaris, fleuve assez célèbre dans les anciens auteurs, lequel servait de limites à la Bithynie. Strabon assure qu'on l'avait rendu navigable, et que ses sources sortaient d'un village appelé Sangias, auprès de Pessinunte, ville de Phrygie, connue par le temple de la mère des dieux ; Lucullus était campé sur ses bords, lorsqu'il apprit la perte de la bataille de Chalcédoine. (D.J.)