S. m. (Mythologie) dieu des richesses, était mis au nombre des dieux infernaux, parce que les richesses se tirent du sein de la terre, séjour de ces divinités. Hésiode le fait naître de Cérès et de Jason dans l'île de Crète, peut-être parce que ces deux personnages s'étaient appliqués toute leur vie à l'agriculture, qui procure les plus solides richesses.
Aristophane, dans sa comédie de Plutus, dit que ce dieu dans sa jeunesse avait très-bonne vue, mais qu'ayant déclaré à Jupiter qu'il ne voulait aller qu'avec la vertu et la science, le père des dieux, jaloux des gens de bien, l'avait aveuglé pour lui ôter le discernement ; Lucien ajoute que depuis ce temps-là il Ve presque toujours avec les méchants ; car " comment un aveugle comme moi pourrait-il trouver un homme de bien, qui est une chose si rare ? au lieu que les méchants sont en grand nombre, et se trouvent par-tout, ce qui fait que j'en rencontre toujours quelqu'un ". Lucien fait encore Plutus boiteux ; " c'est pourquoi, dit-il, je marche lentement quand je vais chez quelqu'un, je n'arrive que fort tard, et souvent quand on n'a plus besoin de moi ; au contraire, lorsqu'il est question de retourner je vais vite comme le vent, et l'on est tout surpris qu'on ne me voit plus. Mais, lui dit Mercure, il y a des gens à qui les biens viennent en dormant. Oh alors je ne marche pas, répond Plutus, l'on me porte ". Toutes ces allégories s'entendent sans peine, et ne méritent pas de nous arrêter.
Plutus avait une statue à Athènes sous le nom de Plutus clairvoyant : elle était sur la citadelle, dans le fort, derrière le temple de Minerve, où l'on tenait les trésors publics ; Plutus était placé là comme pour veiller à la garde de ces trésors. Dans le temple de la Fortune à Thèbes on voyait cette déesse tenant Plutus dans ses bras sous la forme d'un enfant, comme si elle était sa nourrice ou sa mère. A Athènes la statue de la Paix tenait le petit Plutus dans son sein, symbole des richesses que donne la paix. (D.J.)