S. m. (Mythologie) fils du Soleil et de Chimène ; sa fable est connue de tout le monde.
Eurypide avait fait sous le nom de Phaéton une tragédie qui s'est perdue, et dont Longin nous a conservé le vers où le soleil parle ainsi à Phaéton, en lui mettant entre les mains les rênes de ses chevaux.
Prents garde qu'une ardeur trop funeste à ta vie
Ne t'emporte au-dessus de l'aride Lybie ;
Là jamais d'aucune eau le sillon arrosé
Ne rafraichit mon char dans sa course embrasé...
Aussi-tôt devant toi s'offriront sept étoiles.
Dresse par là ta course, et suis le Droit chemin.
Phaéton à ces mots prend les rênes en main
De ses chevaux ailés il bat les flancs agiles.
Les coursiers du soleil à sa voix sont dociles.
Ils vont : le char s'éloigne, et plus prompt qu'un éclair,
Pénetre en un moment les vastes champs de l'air.
Le père cependant plein d'un trouble funeste,
Le voit rouler de loin sur la plaine céleste,
Lui montre encor sa route, et du plus haut des cieux,
Le suit autant qu'il peut, de la voix et des yeux ;
Va par-là, lui dit-il, reviens : détourne : arrête.
Despréaux.
Ne penseriez-vous pas, observe Longin, que l'âme du poète monte sur le char avec Phaéton, qu'elle partage tous ses périls, et qu'elle vole dans l'air avec ses chevaux ?
Les Mythologues moralistes trouvent dans la fable de Phaéton l'emblême d'un jeune téméraire, qui forme une entreprise au-delà de ses forces, et qui veut l'exécuter sans prévoir les dangers qui l'environnent.
Plutarque assure qu'il y a eu réellement un Phaéton, qui regna sur les Molosses, et qui se noya dans le Pô ; que ce prince s'était appliqué à l'astronomie, et qu'il avait prédit une chaleur extraordinaire qui arriva de son temps, et qui causa une cruelle famine dans son royaume. (D.J.)