S. m. (Mythologie) un des grands dieux des Egyptiens, et le plus generalement honoré dans tout le pays.
Je ne rapporterai point tout ce qu'en disent les historiens, je n'y trouve que des contradictions, et d'ailleurs les merveilleuses conquêtes qu'on attribue à Osiris, ne me paraissent guère moins imaginaires que les longs voyages qu'on lui fait entreprendre. Il y a même tant de conformité entre les exploits que la fable prête à Osiris, et les exploits que l'histoire raconte de Sésostris, que l'on est porté à penser que ceux là ont été copiés sur ceux-ci pour relever davantage la gloire de la principale divinité des Egyptiens. Quoi qu'il en sait, les voyages supposés d'Osiris et d'Isis dans la plus grande partie du monde, donnèrent lieu aux Poètes et aux Mythologues de feindre que l'art de naviger avait été trouvé sous le règne de ces deux divinités. Ils publièrent que le navire sur lequel Osiris courut le monde, avait été le premier vaisseau long qui eut paru sur mer ; et même pour en laisser un monument éternel à la postérité, au-dessus de l'injure des temps, les astronomes égyptiens mirent le navire d'Osiris au rang des constellations célestes ; c'est celle que les Grecs nommèrent dans la suite la constellation du vaisseau d'Argo près de la canicule, appelée en Egypte Sothis ou l'étoîle d'Isis.
Osiris et Isis sont dans la Mythologie égyptienne deux divinités étroitement unies ensemble, le soleil et la lune. Les habits d'Osiris étaient d'une seule couleur, de la couleur de la lumière ; on les gardait précieusement, et on ne les exposait qu'une seule fois chaque année à la vue de tout le monde.
Comme les Egyptiens prétendaient qu'Osiris leur avait enseigné l'Agriculture, ils lui donnèrent le bœuf pour symbole. On représentait ce dieu différemment de même qu'Isis dont il était le frère et le mari. On le trouve quelquefois sur des marbres égyptiens avec la tête d'un épervier, et le corps d'un homme ; à son dos est une table qui descend jusqu'à la base qui soutient sa figure, et qui est pleine de lettres hiéroglyphiques. Quelquefois il est représenté presque emmaillotté, comme les momies d'Egypte, portant sur la tête un ornement des plus singuliers, au bas duquel sortent deux cornes. Il tient d'une main un fouet, et de l'autre une verge courbée qui ressemble à un bâton augural. Comme Osiris était pris pour le soleil, on lui donnait un fouet pour animer les chevaux qui tiraient le char dont il se servait pour faire sa course. Quelques Mythologues prétendent que toutes les divinités du paganisme n'étaient que des attributs d'Isis et d'Osiris. (D.J.)