(Histoire moderne, Mythologie) suivant la Théologie des Siamais, des peuples de Laos et du Pégu, il y a dix-huit mondes différents par lesquels les âmes des hommes doivent passer successivement. Neuf de ces mondes sont des séjours fortunés ; c'est le neuvième qui est le plus heureux de tous. Les neuf autres mondes sont des habitations malheureuses, et c'est le neuvième surtout qui est le plus infortuné. Mais quelle que soit la félicité dont on jouit dans le neuvième des premiers mondes, elle ne sera point éternelle, ni exempte d'inquiétudes, ceux qui y sont étant sujets à la mort. Suivant ces Indiens, si l'âme après ses différentes transmigrations, est parvenue à la perfection par ses bonnes œuvres dans chaque nouvelle vie, alors il n'y a plus aucun des mondes heureux qui soit digne d'elle, et l'âme jouit du Nireupan, c'est-à-dire qu'elle jouit d'une inactivité et d'une impassibilité éternelle, et n'est plus sujette à aucune transmigration ; état qui peut passer pour un véritable anéantissement. C'est dans cet état que les Siamais prétendent que se trouve leur dieu Sommna-Kodom, et tous les autres dieux qui sont les objets de leur culte. Selon eux, la punition des méchants sera de ne jamais parvenir au Nireupan. La voie la plus sure pour obtenir ce bonheur est de se faire talapoin, c'est-à-dire moine. Quelques-uns par Nireupan, entendent la possession de tout l'univers.