(Mythologie) déesse de Minturne. Il en est parlé dans le septième livre de l'Enéide :

Et Nymphâ genitum Laurente Marica.

Servius dit sur ce passage : est autem Marica, Dea littoris Minturnensium, juxta Lirim fluvium. Elle avait un bois sacré qui menait de Minturne à la mer. On prétend que Marica est la même que Circé, parce qu'à l'égard de son bois sacré, on observait la loi de ne laisser rien sortir de tout ce qui y était entré, idée qu'on prit en faveur de Circé, pour compatir à la douleur de cette déesse au sujet de l'abandon d'Ulysse.



MARICA SYLVA, (Géographie ancienne) bois ou forêt d'Italie, dans la Campanie, sur le chemin de Suessa Aurunca. Cette forêt était dans le voisinage de la ville de Minturne, vers l'embouchure du fleuve Liris.

Tite-Live appelle cette forêt, Maricae lucus, bois sacré de Marica, parce qu'on lui portait une vénération singulière, et qu'on observait surtout avec soin, de n'en laisser rien sortir de tout ce qui y était entré. On juge de cet usage, que la nymphe Marica, qui présidait à ce bois, était la même que Circé ; et la coutume de ne laisser rien sortir de son bois, s'était sans doute établie, pour compâtir à la douleur qu'éprouva cette déesse, de la désertion d'Ulysse. D'ailleurs, Lactance nous dit positivement que Circé fut appelée Marica après sa mort. Ainsi c'est de Circé qu'il faut entendre ce vers du VII. livre de l'Enéïde :

Hunc fauno et nymphâ genitum laurente Maricâ

Accepimus.

Il y avait auprès de son bois un marais, nommé par Plutarque Maricae paludes. C'est dans ce marais que Marius vint se cacher, pour éviter les gens de Sylla qui le poursuivaient. Il était alors âgé de plus de 70 ans, et passa toute la nuit enseveli dans la bourbe. A peine en sortait-il au point du jour, pour gagner les bords de la mer, et pour s'embarquer, qu'il fut reconnu par des habitants de Minturne, et mené par eux en prison dans leur ville, la corde au cou, tout nud et tout couvert de fange. Lui, Marius, ainsi conduit ! Oui, Marius lui-même, qui avait été six fois consul, et qui quelques années auparavant s'était Ve le maître d'une partie du monde. Exemple mémorable de l'instabilité des grandeurs humaines ! Nous verrons la suite non moins singulière de cet événement, à l'article MINTURNE. (D.J.)