S. f. (Mythologie) déesse qui présidait aux accouchements des femmes et à la naissance des enfants. Souvent c'est Diane, comme dans une inscription antique recueillie par Gruter, qui porte Diana Lucina invicta ; mais plus communément, c'est Junon ; Térence ne dit que Junon Lucina. Olen de Lycie, un des plus anciens poètes de la Grèce, donne cette déesse pour mère de Cupidon, dans un hymne qu'il avait fait en son honneur, et dont parle Pausanias, mais Olen est le seul qui ait imaginé cette fiction.



Dès que les femmes en travail invoquaient Lucine, elle venait pour les assister, et leur procurer une heureuse délivrance. Les Parques accouraient aussi de leur côté, mais c'était pour se rendre maîtresses de la destinée de l'enfant, au moment de sa naissance.

On connait les formules de prières des femmes en couche, lorsqu'elles appelaient Lucine à leur secours : elles s'écriaient, casta fave Lucina ! Juno Lucina fer opem ; serva me, obsecro ! Mais Ovide qu'on peut regarder comme un grand prêtre, initié dans les mystères les plus secrets de Lucine, ou plutôt instruit par elle-même, apprit aux femmes en travail la conduite importante qu'elles doivent tenir dans ces moments, lorsqu'il leur dit :

Ferte Deae flores, gaudet florentibus herbis

Haec Dea ; de tenero cingite flore caput ;

Dicite : Tu lumen nobis Lucina dedisti,

Dicite : Tu voto parturientis ades.

Le même Ovide nous décrit toutes les fonctions de Lucine ; mais c'est assez pour nous de voir, que les couronnes et les guirlandes entraient dans les cérémonies de son culte. Tantôt on représentait cette déesse comme une matrone, qui tenait une coupe de la main droite, et une lance de la gauche ; tantôt elle est figurée assise sur une chaise, tenant de la main gauche un enfant emmailloté, et de la droite une fleur faite en lys. Quelquefois on lui donnait une couronne de dictamne, parce qu'on croyait que cette plante produisait une prompte et heureuse délivrance.

On appelait cette déesse Ilithie, Zygie, Natalis, Opigène, Olympique ; et sous ce dernier nom, elle avait un temple en Elide, dont la prêtresse était annuelle.

Le nom de Lucine vient, dit Ovide, de lux, lumière, parce que c'est cette divinité qui donne par sa puissance, le jour, la lumière aux enfants. (D.J.)