S. f. (Mythologie) déesse du paganisme sur laquelle je serai très-court ; son histoire est fort cachée, et répond à l'étymologie qu'on donne du nom de cette divinité. On sait qu'Hésiode la fait fille du Titan Coèus et de Phébé sa sœur. La fable ajoute qu'elle eut de Jupiter Apollon et Diane, qui lui valurent une place dans le ciel, malgré la haine de Junon. Les autres aventures de cette déesse se trouvent dans Ovide, Apollodore, Noë le Comte et ailleurs.



Latone était hyperboréenne selon Diodore de Sicîle ; Hérodote la fait égyptienne, et pourrait bien avoir raison : car il semble que les Grecs n'ont fait que déguiser sous le nom de Latone une histoire véritable des Egyptiens. Il est certain qu'elle avait un culte et un oracle très-respecté dans la ville de Buto en Egypte. Les habitants de Delos lui bâtirent un temple, mais celui qu'elle eut dans Argos l'emporta de beaucoup par la magnificence, outre que sa statue était l'ouvrage de Praxiteles. Les Tripolitains et les Gaulois lui rendirent aussi de grands honneurs. Elle avait part aux jeux apollinaires, où on lui sacrifiait une génisse aux cornes dorées ; enfin Latone, Diane et Vénus devinrent les trois divinités les plus vénérées chez les Romains par le beau sexe ; elles faisaient toutes trois la matière la plus ordinaire de leurs cantiques. (D.J.)