S. f. (Mythologie) déesse des chevaux et des écuries. Plutarque en a fait mention dans ses hommes illustres ; Apulée, au livre troisième de son âne d'or ; Tertullien, dans son apologétique, et Fulgence écrivant à Chalcidius. C'est de cette déesse que Juvenal a dit, juvat solam Hippo, et facies olida ad praesepia pictas. On dit qu'un certain Fulvius se prit de passion pour une jument, et qu'une fille très-belle, qu'on appela Hippone, Epone, ou Hippo, fut le fruit de ces amours singuliers. Aristote raconte au livre second de ses paradoxes, un fait tout semblable : un jeune éphésien ayant eu commerce avec une ânesse, il en naquit une fille qui se fit remarquer par ses charmes, et qu'on nomma de la circonstance extraordinaire de sa naissance, Onoseilia. Il n'est pas besoin de prévenir le lecteur sur l'absurdité de ces contes ; on y voit seulement que par une dépravation incroyable, les payens avaient cherché dans des actions infâmes, l'origine des êtres qu'ils devaient adorer. Il n'en est presque pas un seul dont la naissance soit honnête : quelle influence une pareille théologie ne devait-elle pas avoir sur les mœurs populaires !



HIPPONE, (Géographie ancienne) ville de l'Afrique proprement dite ; elle est surnommée Diarrhytus, à cause des eaux dont elle est arrosée, pour la distinguer d'une autre Hippone, aussi en Afrique dans la Numidie, surnommée la royale, Hippo regius. La première était une colonie florissante du temps de Pline ; il y avait tout auprès un lac navigable, d'où la marée sortait comme une rivière, et où elle rentrait selon le flux et le reflux de la mer. Dans la notice épiscopale de l'Afrique, cette ville était le siège d'un évêque, c'est présentement Biserte. Hippone surnommée la Royale, était épiscopale aussi-bien que la précédente ; elle tire un grand lustre dans l'église Romaine, d'avoir eu pour évêque S. Augustin ; c'est aujourd'hui la petite ville de Bone en Afrique. (D.J.)