S. f. (Mythologie) fêtes que les Romains célébraient le cinquième d'Avril, et dans lesquelles ils immolaient à la terre des vaches pleines. Fordicide vient de forda, vache pleine, et de caedo, je tue ; et forda de . Chaque curie immolait sa vache. Ce qui n'est pas inutîle à remarquer, c'est que ces sacrifices furent institués par Numa, dans un temps de stérilité commune aux campagnes et aux bestiaux. Il y a de l'apparence que le législateur songea à affoiblir une de ces calamités par l'autre, et qu'il fit tuer les vaches pleines, parce que la terre n'avait pas fourni de quoi les nourrir et leurs veaux : mais la calamité passa, et le sacrifice des vaches pleines se perpétua. Voilà l'inconvénient des cérémonies superstitieuses, toujours dictées par quelque utilité générale, et respectables sous ce point de vue ; elles deviennent onéreuses pendant une longue suite de siècles à des peuples qu'elles n'ont soulagés qu'un moment. Si l'intervention de la divinité est un moyen presque sur de plier l'homme grossier à quelque usage favorable ou contraire à ses intérêts actuels, à sa passion présente, en revanche c'est un pli dont il ne revient plus quand il l'a pris ; il en a ressenti une utilité passagère, et il y persiste moitié par crainte, moitié par reconnaissance : plus alors le législateur a montré de sagesse dans le moment, plus le mal qu'il a fait pour la suite est grand. D'où je conclus qu'on ne peut être trop circonspect, quand on ordonne aux hommes quelque chose de la part des dieux.