(Mythologie) une des nymphes des îles fortunées, que les Grecs appelaient Chloris. Le Zéphire l'aima, la ravit, et en fit son épouse. Elle était alors dans sa première jeunesse ; Zéphire l'y fixa, empêcha le temps de couler pour elle, et la fit jouir d'un printemps éternel. Les Sabins l'adorèrent. Le collègue de Romulus lui éleva des autels au milieu de Rome naissante. Les Phocéens lui consacrèrent un temple à Marseille. Praxitele avait fait sa statue, cet homme qui reçut l'immortalité de son art, et qui la donna à tant de divinités payennes. Une courtisanne appelée Larentia, d'autres disent Flore, mérita sous ce dernier nom des autels et des fêtes chez le peuple romain, qu'elle avait institué l'héritier des richesses immenses qu'elle avait amassées du commerce de sa beauté. Les jeux de l'ancienne Flore étaient innocens : ceux de la Flore nouvelle tinrent du caractère de la personne en l'honneur de laquelle on les célébrait, et furent pleins de dissolution. Caton qui y assista une fais, ne crut pas qu'il convint à la dignité de son caractère, et à la sévérité de ses mœurs, d'en soutenir le spectacle jusqu'à la fin ; ce qui donna lieu à cette épigramme :
Nosses jocosae dulce cum sacrum Florae
Festosque lusus et licentiam vulgi,
Cur in theatrum, Cato sevère, venisti ?
An ideò tantùm veneras ut exires ?
On prit la dépense des jeux floraux d'abord sur les biens de la courtisanne, ensuite sur les amendes et confiscations dont on punissait le péculat. Le temple de l'ancienne Flore était situé en face du capitole : elle était couronnée de fleurs, et tenait dans sa main gauche une corne qui en versait en abondance. Cicéron la met au nombre des mères déesses. Voyez l'article suivant.