S. f. (Mythologie) les Peintres et les Sculpteurs la représentent ordinairement coèffée de serpens au lieu de cheveux, tenant une torche ardente d'une main, une couleuvre ou un poignard de l'autre, le teint livide, le regard farouche, la bouche écumante, les mains ensanglantées, avec un habit en désordre et déchiré. Tous nos poètes modernes, anglais, français, italiens, ont suivi ce tableau dans leurs peintures, mais sans avoir encore égalé la beauté du portrait qu'en fait Pétrone dans son poème de la guerre civîle de César et de Pompée, vers. 272. et suiv. tout le monde le connait :
Intremuêre tubae, ac scisso discordia crine
Extulit ad superos stygium caput.... &c.
Et quand Homère dans la description de cette déesse (Iliade, liv. IV. vers. 445.) la dépeint comme ayant
La tête dans les cieux, et les pieds sur la terre,
Cette grandeur qu'il lui donne, est moins la mesure de la discorde, que de l'élévation de l'esprit d'Homère, comme la description de la renommée, Aeneïd. IVe l'est pour Virgile. Art. de M(D.J.)