S. m. plur. (Mythologie) divinités du Paganisme révérées particulièrement dans l'île de Samothrace. Ces dieux étaient, selon quelques-uns, Pluton, Proserpine et Cerès ; et selon d'autres, c'étaient toutes les grandes divinités des Payens. Ce nom est hébreu ou phénicien d'origine, cabir, et signifie grand et puissant. Mnascas met ces dieux au nombre de trois ; Axierès, Cerès ; Axiocersa, Proserpine ; et Axiocersus, Pluton, auxquels Dionysiodore ajoute un quatrième nommé Casimil, c'est-à-dire Mercure. On croyait que ceux qui étaient initiés dans les mystères de ces dieux, en obtenaient tout ce qu'ils pouvaient souhaiter ; mais leurs prêtres avaient affecté de répandre une si grande obscurité sur ces mystères, qu'on regardait comme un sacrilège de prononcer seulement en public le nom de ces dieux : de-là vient que les anciens se sont contentés de parler des mystères de Samothrace et du culte des dieux Cabires, comme d'une chose très-respectable, mais sans entrer dans le moindre détail. M. Pluche, dans son histoire du Ciel, dit que les figures de ces dieux venues d'Egypte en Phénicie, et de-là en Grèce, portaient sur la tête des feuillages, des cornes, des ailes et des globes, qui, ajoute cet auteur, ne pouvaient pas manquer de paraitre ridicules à ceux qui ne comprenaient pas la signification de ces symboles, comme il arriva à Cambyse, roi des Perses, en entrant dans leur temple. Mais ces mêmes figures, si singulières en apparence, désignaient Osiris, Isis et Horus, qui enseignaient au peuple à se précautionner contre les ravages de l'eau. Voilà, selon lui, à quoi se réduisait tout l'appareil de ces mystères, à apprendre à ceux qui y étaient initiés, une vérité fort simple et fort commune.
CABIRES, dans Origène contre Celse, se prend pour les anciens persans qui adoraient le soleil et le feu. Hyde dans son histoire de la religion des anciens Persans, confirme cette étymologie : Cabiri, dit-il ch. xxjx. sunt Gabri, voce persicâ aliquantulum detortâ ; c'est-à-dire que du mot Gabres ou Guèbres, qui est persan, on a fait celui de Cabires. Voyez GUEBRES. (G)