S. m. (Art militaire) c'est dans l'Art militaire une espèce d'étui ou de bouteille de cuir bouilli, de bois, ou de corne, qui sert à mettre la poudre, et qui se bouche avec un tampon ou un bouchon de bois. Les soldats ont toujours un fourniment ; il s'attache à deux cordons qui sont au bout de la bandoulière de bufle, qui sert à porter ou soutenir la giberne, ou l'espèce de gibecière, dans laquelle le soldat met les charges ou cartouches qu'il a pour tirer. Le fourniment diffère du pulverin ou poulverin, en ce que celui-ci est beaucoup plus petit, et qu'il ne contient que la poudre pour amorcer, et que l'autre contient la poudre pour charger le fusil.
S. f. (Histoire moderne militaire) arme faite en façon de hache, dont se servaient les Francs ; et c'est peut-être de-là que lui vient son nom. Quoiqu'il en sait, la francisque a été seulement en usage dans les temps où les Francs n'accordaient à leurs rois qu'une autorité très-bornée ; ne connaissaient guère leurs souverains dans le camp que comme généraux de soldats conquérants, et ne leur donnaient leur part du butin, que selon que le sort en décidait : on sait là-dessus ce qui arriva à Clovis, après sa victoire sur Siagrius. Ce monarque voulant rendre à un évêque un vase sacré qui avait été pris dans un pillage ; requit de ses troupes qu'il ne fût point compris dans le partage qui s'en devait faire : mais un franc qui regardait cette pieuse libéralité du prince comme une entreprise sur les droits de l'armée, donna un coup de sa francisque sur ce vase, et dit fièrement au roi, qu'il ne disposerait que de ce que le sort lui donnerait à lui-même dans le partage du butin. Clovis, quoique naturellement colere et terrible, fut obligé de dissimuler le chagrin qu'il ressentait de ce refus. N'osant pas alors en tirer raison par l'autorité royale, il eut recours l'année suivante à celle de général, en faisant la revue de ses troupes au champ de Mars ; dans cette revue, il ne se contenta pas de reprimander ce soldat, sous prétexte que ses armes étaient mal en ordre, il lui arracha sa francisque, la jeta par terre, prit la sienne, et lui en fendit la tête, en lui disant, Souviens-toi du vase de Saissons : action bien indigne d'un prince qui, en se faisant chrétien, aurait dû apprendre à pardonner ou plutôt à être juste. (D.J.)
GOUVERNEUR D’UNE PLACE DE GUERRE, s. m. (Art militaire) est le premier commandant ou le premier officier de la place. Dans les villes importantes, outre le gouverneur il y a un officier général qui a le commandement des troupes. Ce second, ou plutôt principal commandant, a été imaginé pour modérer le trop de pouvoir que les gouverneurs avaient autrefois, et les empêcher de pouvoir rien faire dans leurs places de contraire aux intentions du roi. M. de Puysegur, père du célèbre maréchal, auteur de l’Art de la guerre par règles et par principes, avait donné la première idée au roi Louis XIII. de l’établissement de ces commandants. Elle n’a été pleinement exécutée que sous Louis XIV. Le chevalier de Ville a fait un traité de la charge des gouverneurs des places, dans lequel ces officiers peuvent puiser d’excellentes instructions pour s’acquitter dignement des fonctions de leur emploi. (Q)
S. f. (Art militaire) dans l'artillerie est la partie basse de l'embrasure d'une batterie : elle a depuis la plate-forme jusqu'à l'ouverture de l'embrasure deux pieds et demi de haut, et même jusqu'à trois pieds. Elle se trouve immédiatement sous la volée de la pièce ; son épaisseur qui est un fascinage, est la même que celle des merlons et le reste de l'épaulement. Elle se nomme genouillere, parce qu'elle se trouve à-peu-près à la hauteur du genou. Voyez BATTERIE. (Q)