FILASSIER
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- Écrit par : Auteur anonyme
Ce fut encore au nom des maîtres et maîtresses, jurés et jurées, que furent demandées et accordées les lettres-patentes d'Henri II. en 1549, aussi-bien que celles de 1578 ; mais en 1666, la communauté ayant obtenu de nouveaux statuts et règlements, et une nouvelle forme de gouvernement, il n'y est plus fait mention de maîtres, de jurés, ni d'apprentis : depuis ce temps-là, c'est une communauté de maîtresses, qui ne partagent la jurande avec personne.
Ces derniers statuts et les lettres-patentes furent non-seulement enregistrés au parlement et au châtelet à l'ordinaire, mais ils furent encore lus et publiés à son de trompe, le 2 Janvier 1667, sur la permission du lieutenant civil du 30 Décembre 1666.
Les jurées de cette communauté sont au nombre de quatre, qui sont élues deux chaque année.
Les maîtresses ne peuvent avoir d'apprentisses qu'elles ne tiennent boutique ouverte, magasin, ou étalage pour leur propre compte.
Elles ne peuvent avoir qu'une apprentisse à la fais, et doivent l'obliger pour six ans.
L'apprentisse aspirante à la maitrise doit faire chef-d'œuvre, dont néanmoins la fille de maîtresse est exempte.
Aucune apprentisse ou fille de boutique de ces sortes de marchandes ne peut entrer au service d'une nouvelle maîtresse, à moins qu'il n'y ait douze ou treize boutiques entre celle où elle entre et celle d'où elle sort ; et cela parce que presque toutes les boutiques de ces sortes de marchandes étant dans une des halles de Paris, et toutes attenantes les unes des autres, il serait difficîle d'entretenir la paix entre la nouvelle et l'ancienne maîtresse de ces filles.
Enfin les chanvres, lins, et filasses qu'apportent les forains sont sujets à visite ; et les marchands sont tenus de les faire descendre et mettre en la halle pour y être visités.
C'est dans un canton de la halle au blé de Paris, que de toute ancienneté les marchandes chanvrières sont établies. Aussi il est fait mention de cette place dans leurs plus anciens statuts, et toujours depuis elles y ont été conservées et maintenues par leurs lettres-patentes jusqu'à-présent.
C'est-là aussi qu'il est ordonné par les statuts que les marchands doivent transporter leurs marchandises.
Il y a pourtant une exception à cet article, en faveur de la foire S. Germain ; les marchands forains ayant droit d'y décharger leurs marchandises, que les jurées chanvrières peuvent bien et doivent, mais qu'elles, non plus que les autres maîtresses, ne peuvent acheter qu'après que les bourgeois s'en sont fournis pendant les deux jours qui leur sont accordés par préférence. Voyez les règlements du Commerce.