S. m. (Marine) c'est un vieux terme pour dire ce qu'on paie au patron ou maître d'un bâtiment pour le passage. (Z)
NAULAGE, (Mythologie) ce mot signifie chez les Mythologues, le droit de passage de la barque à Caron, sur lequel les Poètes se sont tant égayés.
Dès qu'on eut une fois imaginé que Caron ne passait personne gratis sur le rivage des morts, on établit la coutume de mettre sous la langue du défunt une pièce de monnaie, que les Latins appellent naulus, et les Grecs , pour le droit du passage, autrement dit naulage. Cette coutume venait des Egyptiens, qui donnaient quelque chose à celui qui passait les morts au-delà du marais Achéruse. Lucien assure que l'usage de mettre une obole dans la bouche des morts, pour payer le droit de naulage, était universel chez les Grecs et chez les Romains ; on ne connait que les Hermoniens qui s'en dispensaient, parce qu'ils se disaient si près de l'enfer, qu'ils ne croyaient pas qu'il fût nécessaire de rien payer pour le voyage. Mais Caron n'y perdait pas grand chose ; car si ce peuple ne lui payait pas ses émoluments, les Athéniens prétendirent qu'il fallait donner quelque chose de plus pour leurs rais, afin de les distinguer du vulgaire, et ils mirent dans leurs bouches jusqu'à trois pièces d'or.
Il importe fort de remarquer qu'on ne se contentait pas de cette pièce de monnaie ; mais qu'afin de mieux assurer le passage, on mettait dans le cercueil du défunt une attestation de vie et de mœurs.
Nous avons pour garant de ce singulier fait Eustathe sur Homère, et le Scholiaste de Pindare. Cette attestation de vie et de mœurs était une espèce de sauf-conduit, qu'on requérait pour le défunt. Un ancien auteur (Fab. Cel. lib. III. Anthol.) nous a conservé le formulaire de cette attestation. Ego Sextus Anicius pontifex, testor hunc honeste vixisse ; manes ejus inveniant requiem. " Moi soussigné Anicius Sextus pontife, j'atteste qu'un tel a été de bonne vie et mœurs ; que ses manes soient en paix ". Il parait de ce formulaire, qu'afin que cette attestation fût reçue dans l'autre monde, il fallait que le pontife lui-même l'écrivit ou la signât. (D.J.)