ou MISENE, (Marine) voîle de misaine, c'est la voîle que porte le mât de misaine. Voyez VOILE, et ci-dessous MAT DE MISAINE.

MISAINE, (Marine) c'est le mât d'avant. Voyez MAT, il est posé sur le bout de l'étrave du vaisseau, est garni d'une hune avec son chouquet, de barres de hune, de haubans, et d'un étai. Planc. I. fig. 2. coté 105. Cette dernière manœuvre embrasse le mât au-dessous du chouquet ; en passant au-travers de la hune, vient se rendre au milieu du mât de beaupré, où il y a une étrope avec une grande poulie amarrée : au bout de cet étai est une autre grande poulie, et dans cette poulie passe une manœuvre qui sert à le rider.



La vergue de ce mât (fig. 2. cotée 96) qui y est jointe par son racage, est garnie d'une drisse qui passe dans deux poulies doubles, lesquelles sont amarrées au chouquet ; de deux autres poulies doubles, qui servent à hisser la vergue, et à l'amener lorsqu'il est nécessaire ; de deux bras, de deux balancines, de deux cargues-points, de deux cargues-fons, de deux cargues-boulines : pour l'intelligence de ceci, voyez tous ces mots.

Les bras passent dans deux poulies placées aux deux extrémités de la vergue : leurs dormants sont amarrés au grand étai ; et à environ une brasse et demie au-dessous de ces dormants, il y a des poulies par où passent lesdits bras pour venir tomber sur le milieu du gaillard d'avant ; ces bras servant à brasser ou tourner la vergue, tant à stribord qu'à bas-bord.

Les balancines (Pl. I. fig. 2. coté 98) passent dans le fond de la poulie du fond de la vergue, et de-là vont passer dans une autre poulie, qui est amarrée au-dessous du chouquet : elles servent à dresser la vergue, lorsqu'elle panche plus d'un côté que de l'autre.

Les cargues-points passent dans des poulies qui sont amarrées de chaque bord au tiers de la vergue, et viennent de-là dans d'autres poulies amarrées aux coins de la voîle du mât, qui fait le sujet de cet article, et retournent de-là à la vergue où leurs dormants sont amarrés proche ses poulies.

Les cargues-fonds passent dans des poulies amarrées aux barres de hune, et viennent de-là amarrer leurs dormants au-bas de la ralingue.

Enfin les cargues-boulines passent dans des poulies amarrées aux barres de hune, et de-là passent par des poulies coupées, qui sont clouées sur la vergue.

Le mât de misaine est un mât de hune, qui passe dans ses barres, au milieu de sa hune et de son chouquet ; ce mât de hune est garni d'une guinderesse, qui passe deux fois dans le pied du mat de hune, et dans deux poulies amarrées au chouquet : il a un dormant qui est amarré aussi au chouquet, et qui passe dans une poulie amarrée sur le pont, par laquelle on l'hisse : le pied de ce mât est posé dans l'endroit où passe une barre de fer, qui a environ sept pouces en carré, on appelle cette barre la clef du mât de hune. Quand ce mât est laissé en son lieu, on passe cette clef dans le trou du pied du mât, et on l'arrête sur les barres de hune : ce second mât est garni de barres de haubans, de galaubans, d'un chouquet, et d'un étai ; cet étai embrasse le mât en passant dans les barres de hune, Ve de-là jusqu'au mât de beaupré, un peu au-dessous de sa hune, où il est ridé avec un palan : il a encore une vergue avec un racage qui les joint ensemble.

Cette vergue a une itaque, une fausse itaque, et une drisse : l'itaque passe dans la tête du mât, au-dessous des barres ; un de ses bouts est amarré à la vergue du petit hunier, et à l'autre bout il y a une poulie, dans laquelle passe une fausse itaque, dont une extrémité vient en bas en-dehors du vaisseau, et s'amarre à un anneau : à l'autre extrémité est une poulie double, dans laquelle passe la drisse, en deux ou trois tours, qui sert à amener le petit hunier avec la vergue.

Le reste de la garniture de cette vergue consiste en deux bras, deux balancines, deux cargues-pointes, deux cargues de fond, deux cargues-boulines, deux écoutes : voici la position de ces pièces.

Les bras (Marine Pl. I. fig. 2. coté 91) passent dans des poulies qui sont amarrées aux deux extrémités de la vergue, à deux bragues d'environ une brasse et demie de long : leurs dormants sont amarrés à l'étai du grand mât de hune, et passent dans des poulies amarrées au-dessous d'eux à la distance d'environ une brasse : de-là ces dormants passent dans d'autres poulies qui sont amarrées au grand étai, d'où ils viennent tomber sur le gaillard d'avant.

Les balancines (coté 89) passent dans des poulies amarrées au-dessous des barres de ce mât de hune, et passent de-là dans des poulies amarrées aux extrémités de la vergue : leurs dormants sont amarrés au chouquet de ce mât, et venant ensuite le long des haubans du petit hunier, passent à travers de la hune de misaine, d'où coulant le long de ces haubans ils tombent sur le pont : ces balancines servent d'écoutes au petit perroquet.

Les cargues-points passent dans des poulies amarrées au tiers de la vergue, vont passer de-là dans deux poulies, qui sont amarrées au coin du petit hunier, retournent ensuite en haut proche les poulies où elles ont passé la première fais, à l'endroit où sont attachés leurs dormants ; et enfin passant de-là à travers de la hune de misaine, viennent le long des haubans s'amarrer sur le pont.

Les cargues de fond passent en arrière de la hune de misaine, et de-là passant par-dessus son chouquet, viennent s'amarrer à la ralingue d'en-bas : ces cordes sont faites en forme de palans ; elles viennent directement en arrière du mât.

Les cargues-boulines passent dans la hune, et vont passer de-là dans des poulies qui sont amarrées à l'itaque du petit hunier.

Les boulines (fig. 2. cotée 97.) sont amarrées à des herses, qui sont en dehors de la ralingue, et de-là vont passer dans des poulies amarrées à l'étai du petit hunier, d'où elles vont passer dans des poulies doubles, qui sont amarrées sur le beaupré une brasse par-dessus l'étai de misaine.

Enfin les deux écoutes sont amarrées au point du petit hunier, passent de-là à la poulie du bout de la vergue, viennent tout-au-long de la vergue jusqu'au mât de misaine, passent ensuite dans des poulies amarrées au-dessous de la vergue ; et coulant de-là le long du mât de misaine, viennent enfin dans les bittes, où on les amarre.

Au-dessus du mât de hune est un autre mât appelé le perroquet (coté 87) il passe dans les barres et le chouquet du mât de hune, et a un trou d'un pied, dans lequel entre une clé de bois, en forme de cheville carrée, qui l'arrête sur les barres : il est garni de croisettes, de haubans, et de galaubans, d'un chouquet et d'un étai (coté 83) qui embrasse le mât au-dessous, d'où il Ve aboutir au ton de perroquet de beaupré où il est ridé, avec une poulie, sur les barres de hune de ce dernier mât : sa vergue, outre son racage, a encore une drisse, des bras, des balancines, des cargues-points, ou des boulines.

La drisse sert à amener et à hisser le perroquet ; elle passe à la tête du mât : un de ses bouts est amarré à la vergue, et il y a à l'autre bout une poulie, dans laquelle passe un bout de corde qui vient tomber sur le pont.

Les bras (coté 78) passent dans des poulies qui sont amarrées aux deux extrémités de la vergue, et tiennent à des bragues d'environ une brasse de long : leurs dormants sont amarrés à l'étai du grand perroquet.

Les balancines (coté 79) passent dans des poulies amarrées à la tête du mât de perroquet, vont de-là passer dans des poulies amarrées aux deux extrémités de la vergue, et vont répondre au chouquet de perroquet, où sont leurs dormants.

Les cargues-points sont amarrés aux points de perroquet, d'où ils vont passer dans d'autres poulies qui sont au tiers du perroquet, aboutissent ensuite à une pomme amarrée aux haubans du petit hunier ; coulant après cela le long desdits haubans, passent au-travers de la hune de misaine ; enfin coulant encore le long des haubans de cette hune, viennent sur le gaillard d'avant.

Les boulines sont amarrées à la ralingue du perroquet, vont passer dans de petites poulies qui sont amarrées à l'étai de ce petit mât ; de-là vont repasser dans d'autres petites poulies amarrées aux haubans de perroquet de beaupré, reviennent passer dans de troisiemes poulies amarrées à la lieure de beaupré, et tombent sur le fronteau d'avant.